Une place à prendre

Je suis (enfin) arrivée à bout de ce très gros livre de 679 p. qu'est Une place à prendre de J.K. Rowling. J'ai eu l'impression de me balader avec un dictionnaire dans mon cabas pendant 15 jours... 

Voici le résumé de l'éditeur:

"Bienvenue à Pagford, petite bourgade anglaise paisible et charmante : ses maisons cossues, son ancienne abbaye, sa place de marché pittoresque… et son lourd fardeau de secrets. Car derrière cette façade idyllique, Pagford est en proie aux tourmentes les plus violentes, et les conflits font rage sur tous les fronts, à la faveur de la mort soudaine de son plus éminent notable. Entre nantis et pauvres, enfants et parents, maris et femmes, ce sont des années de rancunes, de rancœurs, de haines et de mensonges, jusqu’alors soigneusement dissimulés, qui vont éclater au grand jour et, à l’occasion d’une élection municipale en apparence anodine, faire basculer Pagford dans la tragédie."

Le lecteur suit les différents personnages dans leur vie quotidienne, leurs liens et les luttes de pouvoir pour prendre la place de Barry Fairbrother au conseil paroissial de Pagford ou encore entre les adolescents et leurs parents. On saute d'un personnages à un autre, on a un peu de mal à situer qui est qui un peu comme dans certains romans d'Agatha Christie, j'ai hésité à faire une fiche avec les protagonistes et leurs relations...

Mis à part le fait d'avoir eu du mal à situer les personnages, j'ai mis 200 pages avant de vraiment rentrer dans ce roman, une impression de fouillis m'en a empêcher. Je m'explique, J.K. Rowling à créer son histoire autour d'une petite ville avec ces personnages marquants : le notable, la junkie, le magouilleur... mais tout ceci semble très artificiel et superficiel. Elle ne fait qu’effleurer les sujets graves qu'elle a multiplié tout au long de son récit: viol, maltraitance, drogue, recherche identitaire etc. Il est vrai que certains personnages ont du caractère, de l'authenticité comme Howard Mollison chef du conseil paroissial, épicier obèse ennemi de Barry Fairbrother, mais on ne retrouve pas la plume de celle qui a signé Harry Potter et a su créer un véritable univers avec des personnages qui ont du caractère.

Malgré tout ça je suis quand même allée jusqu'au bout, c'est donc que quelque part J. K. Rowling a su me raconter l'histoire de ces personnages.

Une place à prendre de J.K. Rowling paru chez Grasset en 2012.   
J'ai lu ce roman dans le cadre des Matchs de la rentrée littéraire organisés par Price Minister   11/20

Echappées islandaises

Ce billet pour vous parler de Audur Ava Ólafsdóttir, cette romancière islandaise nous à livrer deux merveilleux romans.

Tout d'abord Rosa candida paru en 2010 aux éditions Zulma. Ici nous allons suivre Arnljótur un jeune homme qui va découvrir la paternité. En route pour étudier une ancienne variété de rose à huit pétales Rosa candida  dans une roseraie du continent, Anna qu'il a aimer une nuit va le retrouver et lui apprendre qu'ils ont eu un enfant. Elle va lui confier leur petite fille, c'est donc avec cette enfant qu'il va partir pour le continent.

Ce roman a été  un véritable coup de cœur, Audur Ava Ólafsdóttir décrit avec une grande délicatesse ce voyage initiatique au cours duquel le père et sa fille vont s'apprivoiser.

Dans son deuxième roman L'embellie paru en 2012 aux éditions Zulma nous restons en Islande pour un road trip. Nous sommes au mois de novembre lorsque la narratrice est quittée par son mari pour une autre femme. Sa meilleure amie va lui confier Tumi son fils de 4 ans car elle doit rester à l'hôpital jusqu'à son accouchement. Elle ne s'est jamais vraiment occupée d'un enfant et Tumi est mal entendant. Leur voyage à travers l'Islande va débuter après qu'ils aient gagné un chalet à une tombola et de l'argent au loto. Nous allons découvrir les liens qui vont unir cette femme et Tumi, une relation où au départ il est difficile pour eux de se comprendre mais qui peu à peu va les amener vers une grande complicité. 

Cette fois encore Audur Ava Ólafsdóttir emporte ses lecteurs dans un voyage à la découverte de l'Islande et du sentiment maternel avec douceur, finesse mais aussi avec quelques pointes d'ironies.

Bref un très beau roman!

Le site des éditions Zulma c'est ici!

Les Mercredis de l'album: Béatrice Alemagna

Après une longue absence me revoici dans la blogosphère...

Pour mon retour rien de mieux qu'un bel album de Béatrice Alemagna:

 La gigantesque petite chose

"Un jour d’été elle est passée par là, juste à côté des pieds de Bastien. Il y en a qui la trouvent dans les odeurs, dans les regards, dans les bras des autres. Les gens la poursuivent sans arrêt. Parfois ils essayent de se la procurer avec de l’argent ou de l’enfermer dans une boîte. Mais impossible de la garder, elle ne fait que passer. En virevoltant comme une feuille, elle se pose sur une épaule. Puis s’envole déjà, disparue tout à coup." 

Béatrice Alemagna nous plonge dans son univers grâce à un très grand album 28,8 X 38,8 cm. On y retrouve les illustrations très graphiques qui sont d'une rare sensibilité.

Au fil des pages, le texte tout en finesse, nous amène à réfléchir sur cette chose : "elle" qui peut être juste à côté de nous mais qu'on s'entête à chercher...

"Cette petite chose invisible, et gigantesque pourtant, qu’un jour quelqu’un a appelée bonheur."

C'est beau, c'est fin, c'est juste, bref un superbe album à mettre entre toutes les mains (oui oui même celles des grands!). 

La gigantesque petite chose de Béatrice Alemagna paru chez Autrement en 2011.

Pour lire d'autres billets sur Béatrice Alemagna  et les autres illustrateurs vus dans les mercredis de l'album c'est ici : http://albums-jeunesse.over-blog.com/

Les petits pains au nuage

Les petits pains au nuage est un très bel album de Hee-na BAEK paru en 2006 chez Didier jeunesse. J'aime beaucoup cet album, je le trouve très poétique et les illustrations faites à partir de carton, tissu, photographiées dans des décors sont originales et très réussies! En plus c'est un régal à raconter!

Je vous en parle parce que j'ai découvert très récemment qu'une version animée existait. Voilà le premier épisode en anglais seulement, mais même moi j'ai compris ;)

Résumé éditeur:

Par un matin pluvieux, deux frères s’en vont, sitôt levés, contempler le ciel en colère. Ils aperçoivent un tout petit bout de nuage agrippé à une branche. Avec mille précautions, ils le décrochent et le rapportent à la maison. Voici de quoi cuisiner de délicieux petits pains… Mais surtout, voici de quoi venir en aide à leur papa terriblement en retard et coincé dans les embouteillages ! Baek Hee-na, une jeune auteur et illustratrice coréenne, nous plonge dans un quotidien citadin qu’on raconte trop peu souvent aux petits avec cette fantaisie... Cette histoire tendre et farfelue sur fond de grattes-ciel nous laisse la tête dans les nuages ! Les personnages découpés dans des bouts de carton ou de tissu et placés dans de véritables décors, avant d’être photographiés, sont saisissants de vérité. Les cadrages aussi, très dynamiques, rappellent les films d’animation. Un album très inventif sur le plan graphique et d’une grande délicatesse.

Mecredis de l'album Olivier Tallec Rita et Machin au zoo

Vous connaissez très certainement les aventures de Rita et Machin. Cette petite fille et chien sont les héros d'une série de petits albums de Jean-Philippe Arrou-Vignod et Olivier Tallec qu'on a déjà pu retrouver à l'école, à la plage.... Dans ce nouvel épisode on  les retrouve lors d'une visite au zoo voici le résumé éditeur:

Aujourd’hui, c’est mercredi. Papy et Mamie ont un cadeau pour Rita et Machin : des tickets pour le zoo ! Mais attention : défense de faire les zozos. Mais alors que Papy leur fait admirer un spécimen de crocodylus niloticus, Miss Rita est enlevée par la féroce tribu des hommes-crocos qui veulent en faire leur souper ! Capitaine Machin est là pour la sauver ! 

On retrouve ici le trait de Olivier Tallec avec ces deux petits personnages dessiné au crayon (en noir et blanc) avec quelques touches de rouge de ci de là pour rythmer la narration graphique. 

Ce que j'aime dans les aventures de Rita et Machin c'est l'humour mais aussi l'imaginaire des enfants que les auteurs illustrent à merveille. 

Papy leur fait une visite très savante et pragmatique du zoo et leur grand mère ne voit pas plus très bien, alors Rita et Machin imaginent de folles aventures (enlèvement par les hommes-croco, tempête de neige etc.). Leurs escapades imaginaires sont introduites par la même phrase "Mais Rita et Machin n'écoutent déjà plus rien..." qui rythme le récit à la manière d'un album randonnée.

Rita et Machin au zoo, de Jean-Philippe Arrou-Vignod illustré par Olivier Tallec paru chez Gallimard Jeunesse en 2011.

Bref...

Vous connaissez surement ces nouveaux petits épisodes d'une série intitulée "Bref" qui passe sur canal+, depuis les premières diffusions j'ai l'impression que cette série est devenue un exercice de style. Et oui lorsqu'on tape bref sur YouTube ou Dailymotion on trouve beaucoup de vidéos "amateurs" qui reprennent la forme des épisodes de Bref.

Et parce que OUI les bibliothécaires ont la cote en voici une sur notre beau métier.

Bref, je suis bibliothécaire par chermedia

Merci a Marie du blog Un oeil des mots  pour m'avoir fait découvrir cette vidéo.

Mercredis de l'album : Monsieur cent têtes de G. Herbéra

Monsieur se léve, il doit se préparer pour son tête à tête : mais quelle tête choisir pour plaire à sa fiancée? 

Il va essayer successivement une centaine de masques qui expriment ses différents sentiments jusqu'à l'arrivée de sa fiancée.

Un bel album où les émotions se succèdent sans que cela nous paraissent long car en changeant de têtes il nous fait voyager. Ces cent masques viennent du monde entier, un récapitulatif nous donne leurs origines géographiques et ethniques en fin d'ouvrage.

Un coup de cœur pour cet inventaire porté par les illustrations minimalistes (fond beige, corps noir et boite à chapeau) et ces masques! 

Monsieur cent têtes a reçu le prix 1er album 2010 décerné par les librairies Sorcières et le Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis. 

Monsieur cent têtes de Ghislaine Herbéra paru chez MeMo en 2010.

L'étang aux libellules

Londres 1939 la guerre est sur le point d’éclater. Tally vit avec son père médecin, elle reçoit une bourse pour aller étudier dans un pensionnat à Delderton. Elle se questionne sur ce qui l’attend dans cette école : l’uniforme, les dortoirs, les profs… mais cette école est bien différente des descriptions qu’elle a pu lire dans les romans, c’est une école progressiste. Les enfants sont libres et les profs atypiques. Tally va découvrir cette autonomie, la remettre en question, elle trouve ça difficile d’être libre.

Un jour elle voit au cinéma un reportage sur un petit pays, la Berganie, où le roi résiste aux pressions d’Hitler. Elle réussit à convaincre le directeur et les enfants de se rendre en Berganie pour participer à un festival de danse folklorique, mais surtout pour saluer le courage de ce roi.

Elle va faire la rencontre du jeune prince, puis les événements vont se précipiter après l’attentat des nazis contre le roi. 

« Course poursuite » à travers l’Europe pour évacuer le prince vers l’Angleterre... De retour à Londres les choses ne vont pas exactement se passer comme Tally l'avait espéré.

Eva Ibbotson nous livre un roman très riche où sont abordées différentes problématiques : l’éducation, la guerre, l’oppression etc.

Roman d’aventure et roman initiatique mené d’une main de maître avec justesse et finesse.

A noter également la très belle couverture illustrée par Pierre Mornet!

Ce roman est le dernier d'Eva Ibbotson décédée en octobre 2010.

L'étang aux libellules d'Eva Ibbotson paru chez Albin Michel Jeunesse dans la  collection Wiz en 2011.