mercredi 4 décembre 2013

Les mercredis de l'album : les illustrateurs japonais

Pour ce dernier Mercredi de l'album de 2013 nous avons choisi de mettre à l'honneur des illustrateurs japonais. Parmi une grande diversité d'illustrateur (liste non exhaustive de Ricochet) mon attention a été attirée par Kazuo Iwamura. 
Kazuo Iwamura est auteur et illustrateur, né à Tokyo en 1939 il a tout d'abord travaillé pour des émissions de TV japonaises pour enfants. On le connait surtout pour ces albums mettant en scène la famille souris et d'autres qui ont pour protagoniste une grenouille. Dans les bacs de la bibliothèque mon choix s'est porté sur deux albums issus de ces "séries".


C'est bientôt le nouvel an, la famille souris décide donc de commencer les préparatifs avec en particulier le gâteau de riz.
On retrouve dans cette album les différents membres de la famille souris (grand père, parents, enfants, etc.) autour d'un grand événement. Les illustrations à l'aquarelle dans les tons clairs fourmillent de détails. La finesse du trait donne une grande douceur à ces albums. Le texte très simple explique l'illustration. J'aime lire les albums de la famille souris en tête à tête avec un enfant, car on prend le temps de regarder ce que les personnages font, de se perdre dans les illustrations.



Dans cette quatrième "aventure" philosophique on retrouve la grenouille que nous avions accompagner dans ces réflexions précédentes. Kazuo Iwamura garde la même mise en page entre album et bande dessinée. Notre grenouille médite tout d'abord sur la pluie puis sur la vie, elle rencontre d'autres animaux et en particulier une souris qui va l'accompagner dans ses réflexions. De grandes planches entrecoupent cet album, plus poétiques on découvre un hibou, un loir puis un pivert qui jouent avec la lune.
Les couleurs sont plus tranchées que dans les albums de la famille souris, les traits plus simples mais cela n'enlève rien à l’expressivité des personnages plein de vie, de plus le découpage en cases donne beaucoup de dynamisme au récit.
J'aime beaucoup les réflexions de la grenouille pleines de philosophie mais aussi d'humour.

La famille souris prépare le nouvel an de Kazuo Iwamura paru à L'Ecole des loisirs en 2008.
Ma vie de grenouille de Kazuo Iwamura paru chez Autrement jeunesse en 2004.

samedi 30 novembre 2013

La lettre à Helga

C'est à travers une longue lettre que Bjarni répond tardivement à son amour clandestin, Helga. Cet homme de 90 ans nous raconte sa vie de fermier en Islande, son quotidien et des anecdotes. Mais surtout il nous raconte sa grande histoire d'amour avec Helga sa voisine, romance impossible car ils sont mariés tous les deux et il se refuse à quitter sa femme. De leur relation passionnelle va naître un enfant qu'Helga élèvera loin de son père biologique. On découvre que Bjarni a toujours aimé Helga et qu'à travers cette lettre il lui fait une dernière déclaration d'amour, un peu tard pour elle qui n'est plus.



En plus de cette histoire d'amour, le narrateur nous plonge au coeur de la campagne islandaise de la vie de fermier. Il ne nous épargne rien dans les descriptions, des odeurs de la bergerie aux scènes d'amour avec Helga dans la même bergerie. Les odeurs sont très présentes et parfois presque écoeurantes tant il les décrit avec réalisme, tout comme certaines ambiances.

"Bjarni est un homme simple, taillé dans la lave, pétri de poésie et d'attention émerveillée à la nature sauvage".

J'ai beaucoup aimé ce roman car je me suis sentie immergée dans la vie de Bjarni, j'ai presque l'impression d'avoir fait un voyage dans la campagne islandaise !
Quant à ce personnage de Bjarni il m'a à la fois charmé par sa poésie, ses réflexions sur les évolutions de la vie islandaises et "dérangée" par son côté animal, bestial dans ses rapports sexuels.
Bjarni m'a surtout touché lorsqu'il parle de sa femme qui a subit une hystérectomie, les empêchant d'avoir une vie sexuelle et des enfants, car il l'aime aussi d'une manière moins passionnelle qu'Helga. Il se sent démuni face à cette femme si triste.

J'ai lu ce roman dans le cadre des Matchs de la rentrée littéraire de Price minister .


La lettre à Helga de Bergsveinn Birgisson traduit de l'islandais par Catherine Eyjolfsson paru aux éditions Zulma en 2013.

jeudi 5 septembre 2013

Les mercredis de l'album : Emilie Vast

J'aime beaucoup de le travail d'Emilie Vast. Je l'ai découvert grâce a son premier herbier paru chez Memo en 2009. 


On retrouve dans ses différents livres, que se soient albums, documentaires ou encore livres objet, une grande finesse dans les illustrations où la nature est omniprésente (végétation et/ou animaux). C'est aussi son style très graphique qui me séduit car il se mêle avec justesse et douceur à une sensation de poésie qui ressort des livres d'Emilie Vast.

Parmi ses derniers livres j'ai beaucoup apprécié Il était un arbre.

Résumé du site de l'auteure :"Autour d’un arbre, tout au long des saisons : les oiseaux y nichent au printemps, tandis que les cerfs ornent leurs bois de ses fleurs, les écureuils dégustent ses fruits en été, les oiseaux y apprennent à voler tandis que le vent d’automne arrive… on peut accompagner ces animaux autour de l’arbre en suivant leurs empreintes, et en avançant dans le livre grâce à des trous dans les pages. Une exploration délicate et délicieuse de la nature en trois couleurs."

Ici encore, on retrouve le travail tout en finesse d'Emilie Vast, mis en relief par le format de cet album tout en longueur et les trous qui nous permettent de découvrir un petit bout de ce qui se passe derrière. On peut s'imaginer différentes petites histoires en plus du texte et le mot de la fin "recommencer" nous donne envie de lire et relire ce très beau livre plein de poésie.

Et L'Herbier d'Emilie Vast : plantes sauvages des villes

Ici on retrouve le même principe que dans ces précédents herbiers avec pour chaque plante la feuille, la graine et le fruit.
On prend plaisir à redécouvrir les plantes qui occupent les villes sans qu'on ne les remarque plus. Et après avoir lu et regardé ce documentaire on a envie de partir se promener en ville pour chercher ses plantes qui sont parfois cachées.


N'hésitez pas à découvrir son site!

Il était un arbre d'Emilie Vast paru chez Memo en 2012.
L'herbier d'Emilie Vast : plantes sauvages des villes paru chez Memo en 2011.


mercredi 4 septembre 2013

Les mercredis de l'album : Philippe Jalbert

 
"Loup court. 
Il ne sait depuis quand ni vers où.
Mais il court."
 
Voilà comment commence l'album Jeu de loup. On va suivre ce loup qui court, vite, très vite, tiraillé par une terrible faim de loup. 


La tension monte au fil des pages, Philippe Jalbert joue avec les gros plans (parfois terrifiants), les phrases courtes accentues la pression. 


Ca monte, ça monte, jusqu'à ce que... 

La réussite de cet album est la chute, qui surprend vraiment le lecteur et lui donne envie de le relire pour vérifier qu'il n'y a pas d'indices sur la fin.
Tester avec de nombreuses classes de la maternelle au CE1, ça marche à tous les coups! En plus, je me régale vraiment en le lisant à haute voix.

Vous pouvez découvrir son site ICI.

Je relaie sa comptine du mercredi : gentil coquelicot en version disco (oui madame).


J'ai rencontré Philippe Jalbert dans le cadre de mon boulot sur un salon qu'on organisait et j'ai eu une dédicace !


Jeu de loup de Philippe Jalbert paru chez Thierry Magnier en 2012.

jeudi 6 juin 2013

Les plus belles berceuses jazz

J'ai découvert ce livre cd la semaine dernière et depuis je ne m'en lasse pas, je l'écoute en boucle !
Les illustrations d'Ilya Green sont toujours aussi belles !

Ps: si vous voulez l'écouter vous pouvez en cliquant sur la couverture dans la bannière de gauche, ou sur Deezer.

Les plus belles berceuses jazz Collectées par Misja Fitzgerald Michel, traduction de Valérie Rouzeau et illustrées par Ilya Green paru chez Didier Jeunesse en 2012.

mercredi 5 juin 2013

Rue des voleurs

Résumé de l'éditeur:

C’est un jeune Marocain de Tanger, un garçon sans histoire, un musulman passable, juste trop avide de liberté et d’épanouissement, dans une société peu libertaire. Au lycée, il a appris quelques bribes d’espagnol, assez de français pour se gaver de Série Noire. Il attend l’âge adulte en lorgnant les seins de sa cousine Meryem. C’est avec elle qu’il va “fauter”, une fois et une seule. On les surprend : les coups pleuvent, le voici à la rue, sans foi ni loi.
Commence alors une dérive qui l’amènera à servir les textes – et les morts – de manières inattendues, à confronter ses cauchemars au réel, à tutoyer l’amour et les projets d’exil.
Dans Rue des Voleurs, roman à vif et sur le vif, l’auteur de Zone retrouve son territoire hypersensible à l’heure du Printemps arabe et des révoltes indignées. Tandis que la Méditerranée s’embrase, l’Europe vacille. Il faut toute la jeunesse, toute la naïveté, toute l’énergie du jeune Tangérois pour traverser sans rebrousser chemin le champ de bataille. Parcours d’un combattant sans cause, Rue des Voleurs est porté par le rêve d’improbables apaisements, dans un avenir d’avance confisqué, qu’éclairent pourtant la compagnie des livres, l’amour de l’écrit et l’affirmation d’un humanisme arabe.

Après avoir accompagné Michel ange à Constantinople, Mathias Enard nous amène à la rencontre de Lakhdar, jeune tangerois.
C'est à travers ses yeux que nous découvrons la jeunesse marocaine, ses rêves et ses désillusions. Il dresse également un panorama de la situation politique autour du bassin méditerranéen où les extrémismes montent. 
Ce roman pourrait être un témoignage, une biographie, Mathias Enard rend compte d'une réalité dans ce roman terriblement actuel. Son écriture toujours aussi juste et sensible permet à ses personnages de prendre du relief au fil des pages.

Un véritable coup de cœur !

Rue des voleurs de Mathias Enard paru chez Actes sud en 2012.

mardi 4 juin 2013

Mamie en miettes

J'ai lu ce petit roman (64 pages) d'une seule traite. C'est un roman coup de poing qui évoque le sujet de la maltraitance des personnes âgées.

Gaëlle vit seule avec sa mère jusqu'au jour où sa grand mère les rejoint suite à une fracture du col du fémur. Dans un premier temps tout se passe bien, mais Gaëlle remarque que sa grand mère a souvent des bleus etc.
Un jour elle décide de se rendre à la gendarmerie pour parler, mais arrivée devant elle ne sait pas comment faire. C'est la mère d'une camarade de classe vivant dans la caserne qui va l'écouter et l'aider à faire les démarches nécessaires.



On voit par les yeux de cette ado la situation se détériorer, jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus regarder ailleurs.
Un récit court à la première personne, d'un réalisme troublant par son aspect bref et direct.

Mamie en miettes de Florence Aubry paru chez Le Rouergue en 2003.

mercredi 8 mai 2013

Les mercredis de l'album : Antoine Guilloppé

 J'ai découvert le travail d'Antoine Guilloppé avec les albums d'Akiko et Loup noir, si vous avez entre les mains deux de ces albums il est parfois difficile de se dire que c'est le même illustrateur qui les a signé. D'un coté avec Akiko nous sommes dans un univers asiatique très coloré et dans Loup noir c'est du noir et blanc dans toute sa splendeur pour un album sans texte magnifique.

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Mais aujourd'hui je ne vais pas vous parler de ces albums là, mais de mon album coup de cœur de  cet auteur illustrateur : Pleine Lune.
Pour moi, cet album quand il est sorti a été une petite révolution car on y découvrait une nouvelle technique de découpage au laser (je sais d'autres avant lui l'ont utilisé mais ce n'était pas aussi réussi!).

Nous sommes dans la forêt pendant une nuit de pleine lune, les animaux sont inquiets... On va découvrir à chaque double page les animaux qui peuplent la forêt : loup, renard, ours ... une phrase coupée en deux accompagne chaque illustration faisant monter la tension. Mais si le texte reste simple et minimaliste, ce sont les illustrations en noir et blanc et le découpage d'une grande finesse qui portent cet album.


Il y a quelques mois Antoine Guilloppé est venu rendre visite à son public toulousain dans le cadre d'une exposition, voici une vidéo de TLT où on peut voir Antoine Guilloppé et Anne Letuffe parler de leur travail (certains pourront même avec un peu d'attention m'y apercevoir).


Et j'ai eu une très belle dédicace!

Loup noir d'Antoine Guilloppé paru chez Casterman, Albums Duculot en 2004
Akiko l'amoureuse d'Antoine Guilloppé paru chez Picquier jeunesse en 2008
Pleine lune d'Antoine Guilloppé paru chez Gautier Languereau en 2010
 


jeudi 7 février 2013

Les mercredis de l'album : Mario Ramos

Mario Ramos nous a quitté le 16 décembre 2012 après avoir écrit et illustré de nombreux albums pour la jeunesse. Les mercredis de l'album lui rendent donc hommage pour ce premier mercredi de l'album 2013.

J'ai choisi de vous parler de C'est moi le plus fort.
Sous la forme d'un album randonné Mario Ramos nous invite à suivre un loup "qui avait très bien mangé et n'avais plus faim du tout" à travers la forêt. Il va y faire différentes rencontres : le lapin, le petit chaperon rouge, les trois petits cochons, les sept nains et une espèce de petit crapaud. Il leur demande qui est le plus fort et tous lui répondent que c'est lui. Tous? évidemment non tous sauf un : l'espèce de petit crapaud qui lui répond que c'est sa maman. Le loup s'énerve jusqu'au dernier plan où l'on voit le loup le "crapaud" et... les pattes immenses de la maman DRAGON!



J'ai aimé l'humour de cet album, le fait de retrouvé différents personnages de contes et surtout la chute! Les illustrations rendent très bien compte des différentes expressions du loup. L'alternance entre les fonds blanc quand le loup rencontre un personnage et la foret quand il est tout content de lui dynamisent l'album et accentuent la sensation de cheminement à travers la foret.
Dommage que la bibliothèque où je travaille ne l'ai qu'en tout petit format parce-que j'aurais bien aimé le tester avec les classes que j'accueille...

C'est moi le plus fort de Mario Ramos paru en 2001 chez Pastel.